Symptômes de la dépression

Publié le : 28 mai 201810 mins de lecture

Généralités

La dépression, connue parmi les spécialistes comme un trouble dépressif majeur (ou trouble unipolaire) est un des troubles de l’humeur et se caractérise par l’apparition d’un ou plusieurs épisodes dépressifs sévères.

La diffusion

Selon les études épidémiologiques, la prévalence élevée de la dépression majeure chez les femmes varie entre 5-9% et 2-3% chez les hommes, avec des valeurs plus élevées entre 25 et 44 ans et un peu plus à l’adolescence.
Le risque d’un épisode dépressif majeur, sur toute la durée de vie, atteigne jusqu’à 25% pour les femmes et 12% pour les hommes.

L’étiologie

L’opinion généralement admise sur le trouble dépressif majeur, c’est que cette maladie a un déterminisme multifactoriel, et sa genèse implique de nombreuses causes.
Les facteurs étiologiques incriminés peuvent être regroupés en trois grandes catégories: biologiques, psychologiques et sociales.

Les amines biogènes

A la suite études biochimiques on a jusqu’à présent développé plusieurs théories sur les amines biogènes, chacun mettant en évidence le rôle d’un neurotransmetteur (la sérotonine, la noradrénaline, l’acétylcholine, le GABA, la dopamine). Généralement, dans l’étiologie de la dépression majeure, la sérotonine est considérée très importante. L’hypothèse sérotoninergique de la dépression émise par Van Praag (1996), a subi plusieurs modifications jusqu’à présent, quand on ajouté plus d’importance au déséquilibre de la relation entre la sérotonine, la noradrénaline et l’acétylcholine.

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La régulation neuroendocrinienne

L’hyperactivité de l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien, avec une sécrétion accrue de cortisol, et l’hypoactivité de l’axe hypothalamo-hypophyso thyroïdien, ayant une faible libération de la thyréostimuline (THS), ont un rôle reconnu dans l’étiopathogénie du trouble dépressif . D’autres perturbations neuroendocriniennes observées dans la dépression sont les suivantes: la libération faible de l’hormone de croissance (GH), l’hormone folliculo-stimulante (FSH), hormone lutéinisante (LH) et de la testostérone.

Le sommeil

Les troubles du sommeil dans la dépression se manifestent par son apparition tardive, la diminution de sa latence avec des mouvements rapides des yeux (REM), l’augmentation de la durée de la première période REM et du sommeil delta anormal.

Le phénomène Kindling

Kindling est un phénomène pendant lequel, après la stimulation subliminale répétée d’un neurone, un potentiel d’action, voire des convulsions sont générés. La nature périodique des troubles de l’humeur et l’efficacité des médicaments anticonvulsivants utilisés comme des stabilisateurs ont entrainé l’hypothèse que les troubles de l’humeur peuvent être une conséquence de ce phénomène dans les lobes temporaux.

Les facteurs génétiques de la dépression

Le trouble dépressif majeur a un caractère familial, les études épidémiologiques montrant que ce trouble est de 1,5 à 3 fois plus fréquent chez les parents biologiques des personnes déprimées. Des études récentes ont montré que la dépression majeure et la dépendance à la nicotine ont en commun des facteurs de risque génétiques.

Des anomalies structurelles du cerveau

Les plus importants changements structurels évidences à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ont été dans les régions sous-corticales, en particulier la zone périventriculaire, thalamus et les corps striés.

Des altérations cérébrales métaboliques

L’examen des altérations cérébrales métaboliques avec la tomographie par émission de positons (TEP) a révélé une hypofrontalité prépondérante gauche, avec une augmentation du métabolisme des glucides dans certaines régions limbiques.

Les facteurs psychosociaux
Des facteurs inconscients

Selon Freud, les problèmes apparus à l’étape orale du développement orale psychosexuel (en particulier la privation de l’amour et du soutien maternel) empêchent le développement émotionnel normal. Les pertes précoces non traitées ralentissent le traitement des pertes à venir. Chez les adultes, la dépression commence quand il est confronté à une perte réelle, menaçante.

Les facteurs cognitifs

La triade cognitive décrite par le psychiatre Aaron Beck présente les domaines où les personnes dépressives montrent du négativisme:

  • Une image négative de soi;
  • L’interprétation négative des sentiments;
  • Vue négative sur l’avenir.

Les facteurs comportementaux

La théorie behavioriste de l ‘«impuissance apprise» est une théorie que associe la dépression à l’incapacité ou la limitation d’une personne pour contrôler les événements, les situations.

Les événements stressants de la vie

L’événement de la vie le plus souvent associé avec le développement ultérieur de la dépression est la perte d’un parent avant l’âge de 11 ans. Souvent, ces événements stressants précédent les premiers épisodes de trouble dépressif et provoquent des changements neuronales permanents qui prédisposent une personne à des épisodes à venir.

Les symptômes et les critères du diagnostique

Selon le Manuel de Diagnostique et la Statistique des troubles mentaux IV (DSM-IV) les critères de diagnostic d’un épisode dépressif majeur sont:

– Cinq (ou plus) des symptômes suivants présentes au cours de la même période de deux semaines et qui représentent un changement par rapport au niveau de fonctionnement antérieur, au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive ou (2) la perte de intérêt ou de plaisir:
Remarque: Ne pas inclure des symptômes qui sont manifestement destinées à être dues à une affection médicale générale ou aux certains délires ou des hallucinations non congruentes avec l’humeur.

  • Une humeur dépressive (équivalent au sentiment de tristesse aigue, de vide) dans la plupart de la journée, presque tous les jours; chez les enfants et les adolescents, l’humeur peut être irritable;
  • L’anhédonie (la réduction marquée de l’intérêt ou de plaisir pour presque toutes les activités), la plupart de la journée, presque tous les jours, même les activités ou les passe-temps heureux ne font pas plaisir à la personne concernée;
  • La perte de poids importante ou gain de poids pas liée à une alimentation particulière (par exemple un changement de plus de 5% du poids corporel en un mois) ou augmentation / diminution de l’appétit presque tous les jours (de nombreuses personnes observent qu’ils s’efforcent à manger)
  • L’insomnie ou hypersomnie (des épisodes prolongés de sommeil, la difficulté de s’éveiller etc.) presque tous les jours;
  • L’agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours;
  • La fatigue («fatigue», «épuisement») ou manque d’énergie presque tous les jours;
  • Le sentiment d’inutilité ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque tous les jours (pas seulement l’auto-reproche ou se sentir coupable d’être une victime);
  • La réduction de la capacité à penser ou à se concentrer ou l’indécision presque tous les jours (surtout observée chez les personnes qui effectuent un travail essentiellement intellectuel:. Élèves, étudiants, programmeurs informatiques, etc.)
  • Des pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), des idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou la tentative de suicide ou un plan précis pour se suicider.

– Les symptômes ne répondent pas aux critères d’un épisode mixte (maniaco-dépressif).
– Les symptômes provoquent une détresse ou une altération significative du fonctionnement social, professionnel ou en d’autres domaines importants de fonctionnement.
– Les symptômes ne sont pas dus à des effets physiologiques directs d’une substance (par exemple une drogue ou un médicament) ou à une affection médicale générale (l’hypothyroïdie par exemple).
– Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil (après la perte d’un proche), les symptômes persistent pendant plus de deux mois ou sont caractérisés par une altération fonctionnelle significative, des préoccupations morbides de dévalorisation, d’idées suicidaires, des symptômes psychotiques ou un ralentissement psychomoteur.

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